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Critique : Chappie – Ambitionz az a Ridah

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Chappie_Poster

Film extrêmement mal vendu, Chappie n’est pas une œuvre où de vulgaires robots contrôlés par un Hugh Jackman affublé d’une superbe coupe mulet s’affrontent mais l’une des propositions de cinéma les plus originales et ambitieuses de l’année.

Si la communication mettait l’accent sur le côté SF bourrin et les têtes d’affiche finalement dispensables, elle oubliait surtout de mettre en avant la personnalité de ce robot gangster et la présence de deux membres du groupe Die Antwoord.

Pour son troisième long métrage, Neil Blomkamp délaisse le Los Angeles futuriste d’Elysium et retourne dans les ghettos de Johannesburg. Nous y suivons en parallèle le parcours de trois gangsters devant payer une grosse dette à un caïd et celui d’un créateur sur le point d’inventer la première intelligence artificielle. Cette dernière prendra vie dans le corps d’un robot policier qui sera rapidement subtilisé par le trio de voyous qui nécessitent son aide pour effectuer un casse.

Après avoir rapidement mis en place les différents groupes de protagonistes et instauré un contexte où les robots constituent une aide précieuse pour le gouvernement, Chappie se transforme en parcours initiatique passionnant. Intelligence artificielle venant d’être conçue, Chappie nécessite forcément une éducation et une formation. C’est là que le film se démarque véritablement grâce à la présence de Ninja et Yo-Landi Visser, les leaders du groupe sud-africain Die Antwoord. A travers les choix esthétiques et la personnalité des deux protagonistes, Blomkamp s’approprie l’univers du groupe. Les tags réalisés par Chappie, les décors du squat et l’élocution du robot brillamment interprété par Sharlto Copley sont façonnés par les folies des musiciens.

Grâce à ses parents, Chappie s’impose comme le premier robot influencé par la culture hip-hop respectant partiellement les lois de la robotique d’Asimov. Chappie a la tendresse de sa mère, la folie de son père et la rationalité de son créateur. En quelques jours, le robot va découvrir une multitude de sentiments à travers des mises à l’épreuve dans les rues de Johannesburg. S’il reçoit sans cesse une forme d’amour, Chappie reste néanmoins un enfant de la rue obligé de se fier à son instinct de survie. Lorsqu’il apprend que son temps est limité, Chappie passe par des remises en question universelles et se demande quelle est la finalité de son existence.

Une fois encore, Blomkamp utilise la science fiction pour dépeindre l’enfer des bidonvilles de sa ville natale. Après Elysium, nous retrouvons cette maîtrise d’un univers complexe alliée à la naïveté d’un propos humaniste. Chappie prône la tolérance et l’acceptation de chaque individu malgré les barrières de la différence. Le choix de Die Antwoord pour illustrer ce parti pris est l’une des meilleures idées du film. Lors des scènes d’entraînement et de combat, Blomkamp sublime Ninja et Yolandi en utilisant leurs morceaux qui donnent une classe folle à ses ralentis.

La relation que Chappie développe avec ses parents trouve tout son sens dans la conclusion qui combine des bons sentiments avec un propos défendant l’intelligence artificielle. Ce final synthétise à merveille la volonté d’un réalisateur de mettre en scène une fable familiale prônant l’envol d’un enfant qui, en apprenant à s’accepter et à comprendre ses émotions, trouvera des solutions pour améliorer son monde.

Evidemment, on apprécie la folie mégalo d’un Hugh Jackman déchaîné, la présence discrète mais prometteuse de Sigourney Weaver qui retrouvera Blomkamp pour Alien 5 et les scènes d’action débridées. Mais Chappie marque surtout grâce à son côté punk largement assumé associé au conte du mouton noir qui, avec un minimum d’imagination, peut être réinventé avec brio.


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